Jardinier, le métier aux 1 000 métiers !
Cette année, l’évènement a eu pour thème " l’Adaptation !" Comment s’adapter à la transition écologique, aux nouvelles générations et enfin aux nouveaux moyens de communiquer pour attirer les jeunes en orientation ?

LÉA-CFI, qui forme aux métiers de la valorisation des espaces naturels, paysagers et sportifs sur son campus de Jouy-en-Josas a participé à l'événement.
La baisse régulière des effectifs dans les filières agricoles a certes été stabilisée depuis 2019, d’après un rapport écrit du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire, néanmoins, la profession souffre de ne pouvoir répondre à la demande des clients faute de main d’œuvre !
« Il faut avant tout sortir de cette schématisation paysagère organisée depuis les années 80. Une approche naturaliste demande plus de travail, certes, mais cette remise en lecture paysagère est plus satisfaisante ! », souligne Jean-Laurent Felizia, paysagiste.
Faire du paillage végétal, de la taille douce, réaliser une tonte en mouvement pour créer des îlots de nature, aménager des jardins éco-nourriciers, apprendre la botanique sont autant d’exemples pédagogiques à transmettre aux futurs jardiniers de la transition écologique.
Pour encourager cette démarche bienveillante et accompagner le message auprès des jeunes collégiens sur la richesse de cette filière, l’UNEP et la DGER ont signé lors de cette réunion une convention de partenariat.

« Le secteur du paysage a la capacité de relever ces défis », selon son rapporteur Luc Morel, Directeur général adjoint au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire. A savoir, l’adaptation de ses métiers aux enjeux de la biodiversité et leur rôle incontournable contre le dérèglement climatique, la valorisation de la formation du CAP au Master, la promotion de l’innovation pédagogique de la filière et, enfin, encourager l’innovation.
Expert du GIEC et politologue, François Gemenne, co-auteur du sixième rapport du GIEC, a clôturé cette rencontre par un exposé sur le rôle-clé que vont jouer les entreprises paysagères dans cette course contre la montre pour atteindre l’objectif de neutralité carbone fixé par les états pour 2050.
« Nous ne verrons pas les températures baisser avant la fin de notre vie, souligne-t-il. Le terme de crise climatique est trompeur car malheureusement il n’y aura pas de retour en arrière possible. Ce n’est pas du temporaire ! »
L’expert évoque d’ailleurs des études récemment commandées au GIEC par la ville de Paris sur le pourcentage estimé de la population amenée à quitter la capitale en raison de la chaleur dans la décennie à venir.
« Dans certaines villes ce sera une question de vie ou de mort si l’on ne végétalise pas les quartiers.
Les paysagistes sont les héros de la lutte contre le changement climatique », n’hésite d’ailleurs pas à marteler le lanceur d’alerte. Déminéraliser les villes, verdir les cours d’écoles, installer des panneaux solaires, toutes ces actions feront qu’une ville restera vivable ou non à court terme. Chaque dixième de degré gagné va compter et aucune action n’est inutile contre le changement climatique ! ».
Crédits photos LÉA-CFI