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Gestion des îlots de chaleur

La gestion des îlots de chaleur en ville : l’enjeu pour demain !

La problématique des îlots de chaleur urbains et leurs enjeux | LÉA-CFI

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Vous avez de plus en plus chaud dans les villes lors de la période estivale, en comparaison à la périphérie ou aux espaces naturels ? Ce microclimat est dû aux ICU, à savoir îlots de chaleur urbains. LÉA-CFI vous explique leur fonctionnement, leurs conséquences et les enjeux qui en découlent. Focus sur la gestion des îlots de chaleur : l’enjeu pour demain ! 

Qu'est-ce qu'un îlot de chaleur ? 

Également connu sous le sigle ICU, un îlot de chaleur urbain se caractérise par une augmentation des températures des centres-villes, par rapport aux périphéries. Ce phénomène s’apparentant à un dôme thermique crée un microclimat urbain qui est significativement plus élevé que ses alentours, et ce, tout particulièrement durant la nuit. Sachez, en effet, que les matériaux urbains stockent pendant la journée la chaleur qu’ils libèrent durant la nuit, empêchant les températures de redescendre. 

Le Cerema, un établissement public sous la tutelle du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, ajoute que “le phénomène des ICU est lié à plusieurs facteurs" : 

  • Les propriétés thermophysiques des matériaux utilisés pour la construction des bâtiments, des voiries et autres infrastructures ; 
  • L’occupation du sol (sols minéralisés, absence de végétation) 
  • La morphologie urbaine (voies de circulation importantes, « rugosité » urbaine diminuant la convection…) ; 
  • Le dégagement de chaleur issu des activités humaines (moteurs, systèmes de chauffage et de climatisation…)”. 

Quelles conséquences ? 

Valéry Masson, directeur de l’équipe de recherche sur le climat en ville au Centre national de recherches météorologiques (CNRM) explique que : “contrairement à ce que l’on pourrait penser, la pollution ne joue quasiment aucun rôle dans l’apparition des îlots de chaleur urbains. Ils sont bien davantage dus à la concentration des bâtiments et à l’imperméabilisation des surfaces. Les épisodes de mauvaise qualité de l’air arrivent souvent en même temps que les problèmes de chaleur, mais ils ne sont pas liés. Les îlots de chaleur urbains ne sont d’ailleurs pas des phénomènes climatiques, mais météorologiques : le vent, la pluie ou les nuages peuvent les réduire, alors qu’ils seront amplifiés en présence d’un fort anticyclone”. Les îlots de chaleur urbains, bien qu’ils ne soient pas des phénomènes météorologiques, en provoquent. Ils peuvent : 

  • Diminuer l’humidité relative ; 
  • Réduire les perturbations en hiver, par temps stable ; 
  • Être à l’origine de “brises de campagne” (des vents thermiques faibles allant de  zones froides à plus chaudes ; 
  • Augmenter sensiblement les précipitations en hiver, par temps instable… 

En somme, les ICU et les dérèglements sont liés. Même si aucun d’entre eux n’est la cause ou la conséquence de l’autre, les effets de l'un sur l'autre aggravent les impacts de chacun. 

Quelles solutions pour lutter contre les îlots de chaleurs urbains ? 

Agir contre les îlots de chaleur n’est plus simplement envisageable, c’est désormais obligatoire. Pour lutter contre ce phénomène, de nombreuses métropoles, comme celle de Clermont-Ferrand, propose des stratégies d’adaptation au changement climatique. Son objectif est de réaménager la ville afin d’agir sur les ICU et d’améliorer l’espace public. Les projets de ce type se multiplient dans le but de transformer l’urbanisme actuel en un urbanisme de demain. Cette solution dite d’adaptation a pour vocation de répondre à la surchauffe urbaine et à ses enjeux. 

Pour lutter contre les îlots de chaleur, le Cerema recommande de : 

  • Renforcer la présence de la nature et de l’eau au sein des projets d’aménagement ; 
  • Favoriser des ambiances propices dans un contexte de multiplication des vagues de chaleur ; 
  • Optimiser l’organisation spatiale 
  • Favoriser une conception technique adaptée 
  • Favoriser une conception intégrant les besoins, les usages et les pratiques de gestion.

3 exemples d'urbanisme durable 

L'État français, pour améliorer l’aménagement urbain et éliminer les ICU, met en oeuvre de multiples stratégies d’aménagement urbain. Parmi les actions dites “vertes” qui résolvent les îlots de chaleur urbains, LÉA-CFI vous propose quelques exemples 100 % bleu-blanc-rouge. 

  1. Ceinturé entre l’aéroport de Nice et un quartier d’affaires, le pôle multimodal de Saint-Augustin a été conçu à partir d’un outil qui lui permet de simuler les conditions climatiques à l’échelle du bâtiment ou du quartier. Dans cette zone, la végétation est dense afin de diminuer l’accélération du vent, mais également pour créer des parties ombragées. Ce n’est pas tout ! On note par ailleurs des actions innovantes en lien avec l’humidification des sols et de l’air. On peut voir au pôle multimodal de Saint-Augustin des arrosages de chaussées, des pavés à rétention d’eau… 
  2. Le second projet d’urbanisme durable à noter en France se trouve à Clichy Batignolles. Il s’agit de l’écoquartier du même nom. Construit sur d’anciennes friches de la SNCF, il a pour objectif d’accueillir 3 400 logements et 12 000 emplois. Alors, comment le phénomène d’ICU est-il contenu ici ? Tout comme pour le pôle multimodal de Saint-Augustin, des actions de rafraîchissement des espaces sont mises en place. On note, par exemple, une gestion alternative des eaux pluviales, mais aussi de très vastes espaces verts de plus de 10 hectares. À terme, cette stratégie devrait diminuer la température de 2 degrés lors des périodes de canicule. 
  3. Le dernier exemple notable d’urbanisme durable se trouve à Lyon, et plus précisément dans la rue Garibaldi. Ce boulevard, long de 5 km, a entièrement été réaménagé pour que les piétons aient des trottoirs plus larges, que les cyclistes puissent rouler sur des pistes cyclables et que l’espace soit ombragé grâce à des arbres. Par ailleurs, des fossés récupèrent l’eau de ruissèlement et les revêtements plus clairs absorbent plus de chaleur. Grâce à ce site, les scientifiques peuvent observer les ICU. 

Des métiers pour rafraîchir nos villes ! 

Les jeunes d'aujourd'hui sont de plus en plus conscients de l'impact du changement climatique sur leur avenir et celui de la planète. La gestion des îlots de chaleur urbains est un enjeu qui les touche directement. Pour eux, l'environnement n'est pas seulement une question de politique, mais une réalité quotidienne qui influence leurs choix de carrière, leurs modes de vie et leurs visions du futur. En choisissant de se former dans des domaines de la valorisation des espaces naturels et paysagers ou encore sportifs ils peuvent jouer un rôle actif dans la création de villes plus vivables et durables. 

LÉA-CFI reconnaît cette passion et cet engagement des jeunes pour l'environnement et leur propose des formations, de Bac à Bac + 5, sur son campus de Jouy-en-Josas, répondant à leurs aspirations, qui donnent aux étudiants les outils et les compétences nécessaires pour répondre aux défis environnementaux contemporains.  

Nos enseignants sont sensibles à ces questions et s’attachent à proposer aux apprenants des projets académiques en adéquation avec leurs préoccupations. Nous pouvons citer à titre d’exemple un projet d'école Oasis à Jouy-en-Josas sous l'encadrement de Charlotte Ruph.

Au-delà, les référentiels des programmes évoluent. Ainsi, les BTS Agricoles (Aménagements Paysagers et Gestion et Protection de la Nature) intègreront à partir de la rentrée 2024 des matières nouvelles comme le génie écologique en Aménagements Paysagers. 

Lyse-Marie CLISSON
Adjointe au Responsable de Campus de Jouy-en-Josas

Les apprentis, les jeunes sont toujours pleins d'imagination, de créativité. Leur confier des missions pour ré-inventer la ville et les cours d'école permet souvent de trouver des solutions intéressantes et innovantes. Les communes qui travaillent avec nous sont souvent très étonnées de voir à quel point ce sujet les passionne.

Rejoignez-nous dans cette aventure en faveur de la construction de la ville décarbonée !

Crédits photo : Pexels - Chris Molloy